Depuis 2007, Julien Lahmi travaille au sein d'Imago, un collectif de cinéastes qu'il a fondé. Parmi les chargés de diffusion, il y eut un «hovni», Jonathan Suissa, un homme vivant non identifié qui proposa de projeter le film dans une salle de cinéma deux fois de suite. Puis on collectait les mots qui venaient aux spectateurs au sortir des séances.
Après la première projection, voilà ce que les spectateurs leur ont dit :
« Immensité... (Mes) souvenirs... Alger... Jaune... Désert... Sable, chaleur... Vert, bleu... plein de couleurs ! Père aviateur... Petit prince... La lune... Poulet sauce coloniale... Barbecue... Quiétude, musique, ballade... Inquiétude, guerre, canons... Révolte... Défendre son pays... Ballade entre deux guerres... Vie de famille... Nostalgie. »
Après la seconde projection, les mêmes spectateurs livrent les mots suivants :
« Guerre d'Indochine. Mort. 11 septembre. Rêves perdus. Départ à Alger. Famille qui disparaît. Beauté. Horreur. L'aviateur est heureux quand il rencontre sa femme, puis des morts, il est triste... la famille disparaît de son esprit. Symbole. Nazisme. Laisser des traces avec les photos. Dualité vécue. Héros... puis la peur semble s'imprimer sur son visage ?.. C'est le montage qui crée ça ?.. Le personnage semble montrer progressivement sa peur de notre jugement, nous qui l'observons. La peur du jugement du photographe. Poids de l'histoire, force du destin. Grande histoire, petite histoire. »