Avec Vietnam Paradiso et Le film de sa vie, je voulais mettre en images mon attachement à ma famille et à la petite enfance. Avec Vincent, c'est à l'amitié et à la jeunesse que je voudrais rendre hommage.

Cela faisait déjà quelques années que j'embarquai ma caméra pour garder quelques moments de voyage avec mes amis. Des instants inoubliables pour ma mémoire mais que je voulais mettre sur un support partageable avec les autres. Ce n'étaient encore que des films de vacances et pourtant je trouvais ses acteurs troublants de sincérité. A chaque fois, je me disais qu'il faudrait un jour que j'approfondisse, que je travaille à quelque chose dans ce sens. Une sorte de nouveau dogme : le « film de potes »

Or à la fin du printemps 2004, je sortais tout juste du tournage du Film de sa vie, mon premier tournage avec une équipe conséquente, des décors de studio, du matériel cinématographique plus technique et plus lourd.

J'avais envie de liberté. Et cet été là, nous devions partir au Mexique. Je me disais que ce serait peut-être la dernière fois.

Je me suis donc mis à écrire un petit canevas. J'ai plutôt ri en regardant « Les randonneurs » de Philippe Harel mais mon projet était tout autre. Je voulais faire un film qui corresponde vraiment à l'esprit « rando » où l'on pense surtout à marcher, où l'on fait le vide dans sa tête. Et c'est alors que les souvenirs affluent.

Je me suis confectionné un appareillage autonome et léger de tournage image et son qui supporterait les chocs d'une randonnée en haute montagne.

Mais au-delà de la légèreté du matériel, ce film a quand même nécessité 10 ans d'amitié : 10 ans de répétition ?

C'est également le premier film où les acteurs ne savaient pas qu'ils l'étaient et à quelle histoire ils participaient.