Biographie mortuaire

RECUEILLEMENT POUR LA FOUINE

JULIEN LAHMI

1977 – 2052

Julien Lahmi, né en pleine fête des défunts de l’année 1977, mort le jour de la nativité 2052, se voua corps et âme, tel un mystique sacrifié, aux dieux de la fiction. Eduqué par une mère professeur de lettres et un papa poule étudiant en architecture qui venait le chercher à l’école tous les soirs, Julien passa la plus grande partie de son enfance entièrement seul dans sa chambre à mettre en scène ses playmobiles, sans qu’aucun bruit ne filtre à l’extérieur. « Mes parents venaient parfois me déranger en toquant à la porte pour voir si j’étais encore en vie. La plupart du temps, ils me trouvaient plus vivant que jamais ! », confia-t-il un jour à un des élèves qui avaient entrepris un documentaire élégiaque à son sujet.

Formé sur les plateaux de cinéma et de théâtre, notamment avec La double inconstance de Marivaux et Cet enfant de Pommerat, il apprit sous la férule d’Alain Prioul, Frédéric Merlo et Philippe Ferran (qui mit en scène, entre autres, Huster, Weber, Mesguisch, et Villeret dans La Contrebasse de Süskind, pièce nominée aux Molières ).

A la frontière entre documentaire et fiction, Julien Lahmi bâtit une œuvre tourmentée par les thèmes de l’enfance, du souvenir et de l’impermanence des choses. Des questions qui l’amenèrent à initier le concept de cinéma de « recyclage – rééclairage de la mémoire familiale », fictions cinématographiques réalisées à partir de films de famille.

En 2010, Julien Lahmi participa par des créations visuelles à L’Odyssée de Monsieur Personne, plongée mystérieuse et drolatique au cœur de l’odyssée homérique qui fut programmée au théâtre du Lucernaire à Paris. De 2007 à 2010, il mit en scène quatre spectacles de la compagnie Cosmic relief à l’Esperluette et au Forum des images, parmi lesquels 2069.

Terrifié par la fatalité du vieillissement, par la possibilité de «mourir tout pourri», disait-il, Julien Lahmi se donna la mort en avalant treize playmobiles le 25 décembre 2052, laissant une œuvre théâtrale imprégnée de cinéma, de fraîcheur et d’intime.

 

Le synopsis de la pièce

Les intentions de mise en scène

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